San Luis Potosi, Mexique
Plaza del Fundadores
décembre 2008
Fiesta De Luz
Le jour de lève sur la place des Fundadores…
Un ciel d’encre constellé d’étoiles laisse apercevoir une vaste étendue de terre et de roche organisée en strates, un paysage en formation fait de contrastes vifs en clair obscur. Toujours dans la pénombre un déferlement d’éléments rocheux traverse la surface, construit une base solide tandis que l’horizon dessine la cime des montagnes entourant San Luis, le ciel s’éclaircit à l’apparition d’une lueur solaire qui pointe derrière la montagne et innonde la plaine.
Du haut des montagnes sonne quatre fois la trompe des indigènes indiquant les quatre points de l’horizon d’où s’avancent en cortèges organisés les Espagnols. Dans la nuit les flammes des torches des troupes de Caldera s’avancent au loin avec la montée du jour, des colonnes d’hommes et de chevaux en marche se profilent depuis le sud, l’est et l’ouest pour prendre de plus en plus de place dans le paysage. La végétation d’abord en clair obscur se colore avec la montée du soleil. Les espagnols convergent vers un point central où l’eau jaillissante apparaît et prend place tel un jet vertical sur retombant comme une vaste étendue bleue et miroitante dans le désert.
Les indigènes se font entendre et réagissent à la prise de possession des terres, ils se mêlent aux conquistadores, la foule est imposante et un mouvement de masse laisse passer le convoi des espagnols, les indiens dorés sont absorbés, la montagne coule de lave d’or et d’argent pendant que la cité se dessine autour du point d’eau, les murailles des palais se matérialisent autour du plan carré de la ville (Juan de Onate) qui se matérialise au trait sur la partie centrale de l’Université qui devient le « premier palais du gouverneur », le système se met en place autour du carré central, la date de 1592 s’inscrit en lettres d’or de part et d’autre du Grand Palais, la colonie est fondée, les indiens pacifiés, la ville peut s’agrandir.
La montagne s’efface à l’emplacement de la Compana pour laisser entrevoir la future église, les deux chapelles jésuites se matérialisent doucement, l’une après l’autre, en premier l’église de la Compana (1675) sur la pièce de Torrejon Velasco apparaît en prenant la place de la montagne à l’ouest tandis qu’à l’est la montagne se « civilise » doucement laissant place à un début de jardin. La 2e chapelle apparaît (Capilla de Loreto 1700) sur la pièce de Salazar. Dans ce même morceau musical le jardin se modèle et les arcades du bas de l’université laissent entrevoir un cloître arboré attenant aux deux chapelles. Le jardin se construit à vue, les palmiers, cyprès et plantes grasses peuplent progressivement l’espace, entre ciel et arcades du cloître.
Les 2 chapelles et le jardin occupent le bâti. Au milieu du 18e siècle vers 1756 les jésuites sont chassés. Le vent souffle dans les jardins, les feuilles, les couleurs palissent, le départ des jésuites est marqué par le noir et blanc.
Dans les jardins désertés se succèdent alors les grands personnages qui font l’histoire nationale du Mexique et sont rattachés à San Luis : ils donnent les couleurs du Mexique au jardin, Miguel Hidalgo en 1810 pour le Père de l’indépendance (le jardin tourne subtilement aux couleurs du Mexique, le Général Mariano Arista gouverneur de SLP en 1853 (couleurs de San Luis bleu et or dans les jardins) puis Benito Juarez en 1863 et 1867 exilé de Mexico quand SLP est capitale du Mexique, apparition du drapeau mexicain plus 7 mesures de l’Hymne composé à San Luis par Bocanegra (1854) et Francisco Madero, président du Mexique responsable du « Plan de San Luis » qui a marqué le début de la Révolution de 1910 enfin Pancho Villa et la Révolution (jardin rouge) ; tous les portraits proviennent du palais du Gouverneur de San Luis Potosi.
Après 1910 tout va en s’accélérant, sur une cadence de valse de Ravel et de Strauss, le jardin en noir et rouge se transforme en l’université actuelle reprenant l’architecture du bâtiment, des images de San Luis au début du XXème siècle s’enchainent sur la façade, d’abord bistres puis en noir et blanc puis en couleur…. La cadence s’accélère avec l’époque moderne… On danse la valse sur la place des Fundadores…
XR