Toronto, Canada
Old City Hall
décembre 2006
Festival Cavalcade of Lights
La vision offerte sur l’ancienne mairie de Toronto, 1899, tournant du XXe siècle est un travaill de réflexion sur l’identité architecturale du bâtiment, sur ses lignes et ses masses, sur les particularités et détails qui le composent, sur les éléments de référence composant la façade néo-romane dans l’utilisation notamment de sculptures, éléments floraux, mythologiques ou grotesques cachés dans l’architecture.
Traité au travers d’un concept utilisant l’élément aquatique dans ses modifications matérielles et un travail de composition intégrant la couleur et le dessin dans la lecture de la forme, la séquence proposée sur la façade prend la forme d’une fantastique scène en mouvement transformant à vue le bâti en tableaux successifs issus de la lecture du bâtiment. Modifié par l’action de l’eau dont proviennent les transparences, la profondeur, l’empâtement, la diffusion, le gel, la coulure, les mélanges le bâtiment se transforme par l’association d’une succession d’interventions issues d’un vocabulaire plastique signifiant de la technique de la Peinture au service de la composition d’une fresque étonnante sur un monument chargé d’histoire.
L’eau est le reflet de la stratification climatique du Canada, facteur essentiel dans sa transformation en neige puis en glace de la modification paysagée du territoire, cachant, enfermant, recouvrant, tel un manteau éphémère porté pendant les mois froids du cours de l’hiver. L’eau est un élément majeur du territoire entre océans, banquise, fleuve et grands lacs, elle est symbole de vie et de qualité de l’environnement.
Outre le rapport direct au geste du peintre, associant les techniques dans la succession de couches matiérées, colorées, dessinées, cette eau transformée correspond à un véritable imaginaire suscité par l’immensité glacée du territoire canadien.
Si j’ai choisi ce médium pour traiter la composition c’est qu’il correspond, à mon sens, au juste rapport entre la technique fondamentalement fugace qu’est celle de la lumière et le sujet représentatif de la permanence d’une institution.
La légèreté du médium permet de traiter le sujet en douceur, créant des visions poétiques puis dramatiques, de peindre une calme étendue de couleurs glacées puis de sculpter le fracas du bris de la glace. Modifié la nuit par le regard de l’Artiste, le monument retrouve chaque matin son intégrité symbolique de collégialité et d’autorité.
Le projet se compose de plusieurs séquences liées les unes aux autres par des transitions créant la dramaturgie du projet. Une intensité dramatique contrôlée verra le bâtiment se modifier selon des critères d’observation rétinienne des couleurs et des formes, des ruptures visuelles et sonores créant la trame picturale de la séquence. Chaque séquence se compose de mouvements, d’entrées et de sorties (apparitions) visuelles d’éléments ou couleurs constituant le dessin en formation. Le projet se lit comme une fresque animée. Une mise en scène colorée de la façade comportant un texte expliquant le travail pourra apparaître entre deux projections du projet intégral, permettant ainsi au public de prendre connaissance et de comprendre les intentions artistiques du projet (on pourra par exemple faire défiler les notes se rapportant au contenu de chaque séquence).
XR