Arendsee, Allemagne
Lac d’Arendsee
2006
Festival Eurolandart
Un premier projet de 300 roseaux lumineux au plus près de la couronne végétale d’ajoncs existant était l’objectif pour occuper la totalité de l’espace et installer le projet sur la complète périphérie du plan d’eau.
Les longues tiges courbes, hautes de 250cm et flottant au gré du vent sur des bouées équipées de capteurs solaires formaient une arche réfléchie inscrivant dans l’horizon et dans l’eau une dernière fenêtre romane à l’instar du dessin de celles restants visibles dans le cloître. (…) Je reprenais le projet pour proposer un projet mois étendu, plus monolithique, moins complexe et plus en rapport avec les matières premières exploitables localement.
Du dessin tiré du roseau se reflètant dans les eaux du lac s’imposait un long et fin arc tendu que je refermais par symétrie. Naissait aussi une forme en amande, ogive doublée, mandorle contenant les eaux du lac apaisé. De la superposition décalée de ce pétale stylisé apparaissait la logique implacable de la géométrie des bâtisseurs, la rose des cathédrales, l’homme écartelé de Léonard, le pavé en spirale de Philibert… Le lotus étant recomposé, restait à lui affecter les matériaux ad hoc.
L’exploitation forestière des forêts entourant le lac étant l’une des ressources de l’Altmark déserté, il me parut important de demander l’appui des Eaux et Forêts. Ainsi nous rassemblions dans le projet la référence au bâti roman comme point de départ, l’allusion à la fleur du nénuphar et l’entretien de la forêt comme point d’arrivée avec pour moteur l’école d’horticulture et l’entretien de la forêt d’Arendsee.
Le grand lotus bleu mesure 30 mètres de diamètre; c’est un assemblage de 80 rondins de bois de 450 cm de long et 10 cm de diamètre pour la structure courbe sur laquelle se superposent 300 baliveaux de 300 cm par 3,5 cm de diamètre supportant un fil lumière.
L’ensemble provient de l’élagage, éclaircissement ou abattage, dans le cadre de l’entretien des domaines sous le contrôle des Eaux et Forêts de l’Altmark. Le bois choisi est le pin sylvestre, essence majeure dans la région, très rectiligne, facilement écorçable, à séchage rapide. Un repérage en forêt a eu lieu le 8 mars 2005 avec les responsables du centre d’exploitation et les éducateurs du Ministère. Les modèles identifiés sur pied furent coupés en hiver, échantillonés après coupe , testés au flottage sur le lac et mis à sécher pendant plusieurs mois.
Le lotus fut assemblé par les élèves des écoles horticoles d’Arendsee puis porté en eau par plus de 200 habitants du bourg lors d’une mémorable journée sous le porte voix de Herr Schlächter.
Il flotta sur le lac tout l’été jusqu’à une journée de forte tempête à la mi-août ou il sombra corps et bien sous la force des vagues…
XR