Chartres, France
Ponts de l’Eure
2006
Fête de la lumière
Choisis pour leur lisibilité tout au long du parcours, on en traitera quatre. Depuis les Minimes jusqu’à Saint Père, chacun se raconte en musique et en lumière comme une ode à la nuit.
Les ponts des Minimes, Bouju et St Hilaire, abordés en 2003 retrouvent leurs parements de la première fête. Le pont rue de de la Grenouillère vient dans son périmètre compléter cet ensemble de jalons traversants.
Leurs noms sont des poèmes, ils portent sur la courbe de leurs vieux dos tendus, de pleins pavés d’histoires insensées et vécues, des faits d’armes anciens, la vie de tous les jours et le pas des chevaux. Depuis des siècles, ils ouvrent, à la berge d’en face, le passage obligé pour entrer ou sortir, reliant sans mot dire les côtés opposés, de haute à basse ville, en dépit des courants. Leur donner la parole, s’impose dans le jeu, les faire parler de l’Eure mise en scène par eux.
Pour ces soirs, ils seront ponts palabres, animés par leurs arches et leur mémoire de pierre, et livreront leur mélodie de l’eau, un air de kalimba venu de la forêt, un roulement kayamb sorti de l’océan. Les griots de la nuit sont cachés sous les voûtes, Toucouleurs éclairés pour raconter l’histoire. Sur le manteau de pierre, là s’écrivent les mots, par bribes de paroles, en lettres découpées, et comme un tableau noir leur tablier se couvre de signes de lumière.
XR